top of page

Comment fermer une micro-entreprise : guide juridique

  • Photo du rédacteur: Le Bouard Avocats
    Le Bouard Avocats
  • il y a 1 jour
  • 7 min de lecture

Comment fermer une micro-entreprise : 4 points clés à retenir


La fermeture d’une micro-entreprise, bien qu’administrativement accessible, reste un acte juridique encadré par des règles précises. Toute négligence peut entraîner des conséquences fiscales, sociales ou pénales. Voici les éléments clés à retenir pour procéder à une cessation conforme et sécurisée :


  • Déclarer officiellement la cessation d’activité dans un délai de 30 jours via le guichet unique, à l’aide du formulaire approprié, afin de mettre fin aux obligations fiscales et sociales.

  • Transmettre une déclaration complémentaire de revenus dans les 90 jours, et s’acquitter des cotisations résiduelles ainsi que de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) si elle est due.

  • Éviter toute activité postérieure à la radiation sans nouvelle immatriculation, sous peine de requalification pour travail dissimulé (article L.8221-3 du Code du travail).

  • Conserver une trace complète de la procédure (justificatifs, preuves de transmission, factures finales) et vérifier sa situation fiscale avant toute réouverture en tant qu’auto-entrepreneur.


Respecter ces étapes permet de fermer une micro-entreprise en toute conformité et d’éviter tout contentieux avec l’administration.


cloturer sa micro-entreprise en 2025


Mettre fin à son activité en micro-entreprise ne saurait se résumer à cesser d’émettre des factures. Cette démarche suppose le respect d’une procédure formelle, encadrée par le droit, dont l’objectif est de garantir la régularité de la radiation et d’éviter tout contentieux ultérieur.


Une fermeture mal déclarée expose en effet l’entrepreneur à des appels de cotisations injustifiés, voire à des requalifications administratives.


Cesser son activité de micro-entrepreneur : une procédure encadrée


En application de l’article L.123-9 du Code de commerce, toute cessation d’activité doit faire l’objet d’une déclaration officielle auprès des autorités compétentes. Cette formalité vise à acter la fermeture définitive de l’activité, à mettre à jour les registres légaux, et à interrompre les obligations fiscales et sociales de l’intéressé.


À défaut, l’administration considérera que l’activité perdure, entraînant le maintien des obligations déclaratives, la poursuite des appels à cotisation et l’impossibilité de bénéficier d’une nouvelle immatriculation sous le même régime. Pour éviter ce type de situation et ces erreurs, il est impératif de se référer à la procédure complète permettant de fermer une micro-entreprise dans les règles.



Les étapes pour fermer une activité de micro-entrepreneur


Déclarer votre cessation d’activité dans les délais


Le micro-entrepreneur dispose d’un délai de 30 jours à compter de la date effective de cessation pour procéder à la déclaration. Ce délai est impératif. Toute déclaration tardive peut entraîner un chevauchement avec les obligations fiscales et sociales du trimestre ou du mois suivant.


La procédure s’effectue en ligne via le guichet unique (guichet-entreprises.fr) au moyen du formulaire de cessation. Celui-ci permet d’indiquer la date de fin d’activité, la nature de la cessation (définitive ou temporaire), et de transmettre les pièces justificatives requises.


Le guichet unique : plateforme obligatoire depuis 2023


Depuis le 1er janvier 2023, le guichet unique électronique est l’unique portail pour centraliser les formalités liées à la création, la modification ou la cessation d’activité. Ce dispositif, bien qu’efficace, n’est pas exempt d’écueils : erreurs de date, pièces incomplètes ou mauvaise sélection du formulaire peuvent retarder la radiation effective et maintenir les obligations du micro-entrepreneur.


Il est donc important de compléter soigneusement le dossier et de conserver une preuve de transmission. Cette rigueur formelle permettra de clôturer sereinement votre activité et de préserver vos droits en cas de réimmatriculation ultérieure.


Ce que vous risquez si vous fermez mal votre micro-entreprise


La cessation d’activité d’une micro-entreprise n’est pas un simple acte déclaratif anodin. Lorsqu’elle est négligée ou mal réalisée, elle peut emporter des conséquences juridiques sérieuses, tant sur le plan fiscal que social.


Le micro-entrepreneur reste en effet juridiquement responsable de son activité tant que la fermeture n’a pas été formellement actée auprès des organismes compétents.


Cela inclut notamment l’URSSAF, la direction générale des finances publiques et, le cas échéant, le registre du commerce ou des métiers.


Le piège du travail dissimulé post-fermeture


L’une des principales dérives observées concerne la poursuite d’une activité économique après la date supposée de cessation, sans déclaration régulière. Une telle situation peut être qualifiée de travail dissimulé, infraction réprimée par l’article L.8221-3 du Code du travail.


Cet article dispose que constitue un travail dissimulé par dissimulation d’activité le fait, pour tout employeur ou travailleur indépendant, de ne pas procéder aux déclarations obligatoires.

La jurisprudence est constante à ce sujet. Dans un arrêt du 20 juin 2019, la Cour d’appel de Paris (RG n°18/09686) a considéré qu’un entrepreneur, ayant continué à facturer après avoir cessé officiellement son activité sans régulariser la situation, commettait une infraction de travail dissimulé.


Ce type de manquement peut entraîner, outre des sanctions pénales (jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende), une interdiction de gérer, des redressements sociaux et fiscaux, ainsi que la nullité de certains contrats conclus postérieurement à la cessation non déclarée.


Litiges clients et responsabilités post-clôture


Au-delà de l’aspect pénal, une cessation d’activité mal notifiée peut entraîner des litiges avec la clientèle. Il est impératif de faire figurer sur les dernières factures les mentions explicites suivantes : “clôture de l’activité” et “date effective de cessation”. Ces éléments permettent de fixer avec certitude le point de départ du délai de prescription applicable en cas de litige contractuel.



En l’absence de ces mentions, un client pourrait considérer que l’activité est toujours en cours, et engager la responsabilité contractuelle de l’entrepreneur pour des prestations non exécutées ou mal réalisées, même après la radiation administrative.



fermer une micro entreprise



Cessation temporaire d’activité : mise en sommeil ou fermeture définitive ?


Une confusion fréquente demeure entre mise en sommeil et fermeture définitive. Il s’agit pourtant de deux régimes juridiques distincts.


Mise en sommeil : une alternative encadrée


La mise en sommeil correspond à une suspension temporaire de l’activité, sans radiation du registre. Elle est ouverte aux micro-entrepreneurs inscrits au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM). La demande se fait par déclaration au greffe via le site infogreffe.fr, et elle ne peut excéder une durée de deux ans.


Sur le plan juridique, l’entreprise reste active, bien que l’activité soit suspendue. Les obligations fiscales et sociales, notamment la déclaration de chiffre d’affaires, peuvent alors être allégées mais ne disparaissent pas totalement.

La fermeture définitive, en revanche, emporte radiation totale de l’entreprise. Elle interrompt toute obligation déclarative, mais ne permet pas de reprendre la même activité sans une nouvelle immatriculation.


Il importe donc de bien distinguer ces deux procédures afin d’adapter la stratégie juridique à la situation personnelle de l’entrepreneur. Une erreur de choix pourrait avoir des effets durables sur la fiscalité, la gestion sociale ou les perspectives de reprise future.


Quels frais pour fermer une micro-entreprise ?


La fermeture d’une micro-entreprise, bien que présentée comme une démarche simple et accessible, n’est pas totalement dépourvue de coûts. En effet, si aucune taxe spécifique n’est exigée pour accomplir les formalités de radiation, certains frais indirects peuvent apparaître, notamment en matière fiscale et sociale.


Le caractère “gratuit” de la cessation d’activité ne saurait donc être entendu de manière absolue.


Une cessation d’activité gratuite.... en apparence


Aucun frais de dossier n’est requis pour entamer une procédure de cessation d’activité d’une micro-entreprise. L’enregistrement via le guichet unique électronique ne donne lieu à aucune redevance administrative, ce qui peut faire croire, à tort, que la fermeture est intégralement gratuite.


Cependant, plusieurs charges doivent être anticipées :


  • Le micro-entrepreneur reste tenu de déclarer son dernier chiffre d’affaires, même s’il est nul, dans le délai habituel (mensuel ou trimestriel), mais également par le biais d’une déclaration complémentaire dans un délai de 90 jours suivant la cessation. Cette exigence est expressément prévue sur le portail officiel [[entreprendre.service-public.fr]].

  • Les cotisations sociales résiduelles doivent être régularisées. Il s’agit notamment des contributions calculées sur la base du dernier chiffre d’affaires déclaré, dont le paiement ne peut être éludé du seul fait de la radiation.

  • En outre, la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) demeure exigible pour l’année en cours, sauf cessation au 31 décembre. Elle est calculée au prorata temporis. Le redevable pourra, le cas échéant, solliciter un dégrèvement partiel auprès du service des impôts.


Ainsi, si l’absence de frais de radiation constitue une réalité, elle ne dispense en rien de l’acquittement des charges accessoires à la cessation. Une anticipation rigoureuse de ces aspects s’impose.

Repartir à zéro : peut-on redevenir auto-entrepreneur ?


La cessation d’activité ne constitue pas une interdiction de principe de reprendre une activité sous le régime de la micro-entreprise. Il est juridiquement possible de redevenir auto-entrepreneur, même après une radiation.


Réouverture possible après une cessation


Il n’existe aucun délai légal de carence imposé entre la radiation d’une première micro-entreprise et la création d’une nouvelle. Toutefois, il est recommandé de laisser s’écouler un délai technique de 30 à 60 jours, afin que l’ensemble des démarches fiscales et sociales de clôture soient effectivement prises en compte dans les bases de données administratives.


La nouvelle déclaration de création s’effectue, comme pour toute entreprise individuelle, via le guichet unique (guichet-entreprises.fr). Il conviendra de produire un dossier complet, comprenant notamment une pièce d’identité, un justificatif de domicile et les coordonnées bancaires professionnelles.


L’administration précise que certains avantages fiscaux ou sociaux liés à la première création (exonération ACRE, plafonds) ne sont pas automatiquement reconduits en cas de nouvelle immatriculation. La réouverture de micro-entreprise doit donc être envisagée dans un cadre légal strict, avec une vigilance accrue sur les conditions de retour dans le régime.


Nos conseils d’avocats pour une cessation d'activité de micro-entrepreneur sans erreurs


La régularité d’une cessation d’activité repose autant sur la rigueur des formalités que sur la capacité de l’entrepreneur à anticiper les éventuelles difficultés postérieures.


En tant que professionnels du droit, nous ne saurions trop insister sur l’importance de constituer un dossier complet et traçable, tant pour les besoins de preuve que pour prévenir toute contestation.


Avant toute déclaration, il convient de rassembler l’ensemble des pièces justificatives, notamment :


  • Une pièce d’identité en cours de validité (carte nationale d’identité ou passeport) ;

  • Un relevé d’identité bancaire professionnel, destiné à la régularisation des cotisations ou remboursements éventuels ;

  • Un justificatif de cessation, comme un courriel de confirmation de déclaration sur le guichet unique ou une attestation générée par l’administration.


Il est également essentiel de conserver tous les accusés de réception électroniques émis par les plateformes officielles. Ces éléments pourront servir de preuve en cas de litige ou de contrôle.


Par ailleurs, l’entrepreneur est invité à tenir un registre précis des dernières factures émises, en y mentionnant clairement la date de fin d’activité. Cette précaution permet de justifier de la cessation effective devant l’administration fiscale ou sociale.


Enfin, avant toute tentative de réouverture de micro-entreprise, il est impératif de vérifier l’absence de dette fiscale ou sociale, sous peine de blocage du dossier ou de refus d’immatriculation.

Pour fermer une micro-entreprise, mieux vaut prévenir que corriger


La fermeture définitive d’une micro-entreprise n’est pas une simple formalité déclarative. Si elle est mal conduite, elle peut entraîner :


  • Un contrôle fiscal inopiné ;

  • Le rejet d’une demande de réimmatriculation ;

  • Des pénalités URSSAF ou des majorations de retard.


En matière de cessation d’activité, la prudence commande de procéder avec méthode, anticipation et précision. Autrement dit, prévenir vaut toujours mieux que régulariser dans l’urgence.


bottom of page